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Publier une annonceLe contrôle du jeu de voile
25/02/2017
Véritable « moteur vélique » du voilier, le jeu de voile est un élément crucial du bord. Lors de l’achat d’une unité d’occasion, son examen est indispensable, ne serait-ce que pour connaître l’état de ces voiles, le montant des réparations éventuelles, voire d’un changement complet. En cas de doute, l’avis d’un maître-voilier ou d’un expert maritime est indispensable. Pascal Marty, expert maritime à Sanary-sur-Mer (83), nous livre ici quelques-uns de ses conseils.
1. Quel type de voile ?
« Avant toute chose, il est bon de savoir à quel type de voile vous avez à faire. Pour faire simple, il existe trois grandes familles. Le polyester tissé (que l’on nomme communément Dacron), le laminé et le laminé triradial (également appelé parfois « membrane »). Le polyester est certainement le modèle le plus répandu. C’est aussi le moins cher et celui qui convient pour les croiseurs qui ne placent pas forcément la performance en tête de leurs exigences. Le haut de gamme classique est l'Hydranet qui est un mélange Dacron/Spectra. Le laminé, plus technique, s’apparente à un sandwich. En clair, on trouve un ou plusieurs tissus emprisonnés entre deux couches externes, Mylar ou Dacron, Spectra, Vectran ou similaire. Ces voiles sont plus techniques, plus légères (et aussi plus chères) et se destinent à ceux qui misent sur les performances. Il faut toutefois tenir compte de traces éventuelles d’humidité sur les modèles d’occasion. En effet, avec l’âge, l’humidité a tendance à pénétrer les couches externes qui deviennent poreuses, avec comme conséquence un délaminage qui ne fera que s’aggraver. Reste les modèles « membrane », optimisés à l’origine pour la course et les monotypes mais qui prennent place de plus en plus à bord des bateaux de croisière. Leur procédé de fabrication repose sur une répartition des fibres orientés selon la demande, réalisé également en laminé, l’assemblage se faisant par panneau (en dehors de certaines voileries ayant des brevets de réalisation de voiles faites d'une seule pièce). Enfin il y a le nylon principalement utilisé pour la réalisation des spinnakers. »
2. L’entretien dans les règles
« Comme tout matériel embarqué, les voiles doivent s’entretenir, ne serait-ce que pour retarder au maximum le processus de vieillissement. Mais dans la pratique, rares sont les plaisanciers qui se chargent eux-mêmes de cette opération. Les voileries sont bien sûr les plus compétentes pour assurer cet entretien. Il y a évidemment l’étape du lavage (le nettoyeur haute-pression et tout produit agressif sont à bannir), du rinçage et du séchage, mais pas seulement. On peut citer la vérification des coutures et des fils). Bien souvent, ce sont eux qui lâchent en premier. Ou bien encore la surveillance des périphériques (œillets, mousquetons, etc.). Le pliage a lui aussi son importance. »
3. Quand le changement s’impose
« Sur un bateau à moteur, la mécanique n’est pas éternelle. Sur un voilier, il en va de même. Lorsque le jeu de voiles arrive en bout de course, un remplacement s'impose. Sa durée de vie est de 8 à 10 ans, à condition d’avoir été bien entretenu. Concrètement, une voile est performante pendant 4 à 5 ans. Au-delà, elle fonctionnera toujours, mais elle va accuser une déformation qui ne sera plus optimale pour la bonne marche du bateau. Plus la voile est technique et légère, plus elle est sensible aux UV. Ce sera un élément à prendre en compte pour le remplacement des modèles laminés. Avec une voile usagée, on risque potentiellement l’explosion de cette dernière ou son déchirement, car une voile fortement utilisée aura tendance à devenir moins souple, à durcir et deviendra cassante. »
4. La bande anti-UV
« Elle sert à protéger le génois du soleil et de l'agression de ses UV le long de la chute et de la bordure. Souvent, elle est d’une couleur différente du génois, afin de mieux la distinguer. Et comme elle subit un vieillissement accéléré puisque qu'elle est face aux UV lorsque le génois est enroulé, la bande anti-UV âgée ou fatiguée pourra être remplacée indépendamment du génois lui-même. »
5. Le stockage au sec
« Il est déconseillé de laisser les voiles à poste, surtout l’hiver si le bateau reste à quai même dans leurs housses, tauds ou lazy-bag. Il faut les ranger pliées, dans leur sac, à l’abri du soleil et de l’humidité, dans un endroit sec. La bande anti-UV n’est pas une protection suffisante pour leur faire passer un hiver à l’air. »