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Essai First 260 Spirit de 2004, le charmeur de poche

27/10/2018

Essai bateau: BENETEAU FIRST 260 SPIRIT QUIL.

First 260 Spirit

Voile Magazine, notre partenaire, a testé pour vous le voilier d'occasion Chalima, un First 260 Spirit de 2004.

"Une sorte de bateau absolu, ou en tout cas un bateau minimum » dit Jean-Marie Finot en évoquant le First 260 Spirit, « parce que c'est le plus petit bateau de croisière vraiment confortable que l'on puisse concevoir ». Et c'est vrai que sur cette coque de 7,50 mètres, le père de l'Ecume de Mer a réussi à caser une vraie cabine, un cabinet de toilette avec WC marin, un beau carré, une table à cartes et une cuisine complète avec évier, glacière et équipets. Et ce, sans abuser du franc-bord et en se payant même le luxe de renoncer à la cabine arrière - qui existait pourtant sur son prédécesseur le First 265. Résultat : le cockpit non rehaussé du 260 a permis de gagner en élégance, en stabilité et en espaces de rangement. Voyez les coffres de cockpit, ce sont de vraies soutes profondes de 90 cm...

 

Un portrait-robot que ne dément pas une première visite de Chalima, au sec devant les locaux de Grassi Bateaux, à La Rochelle. Certes le triangle avant s'apparente davantage à une couchette isolée qu'à une véritable cabine, mais c'est vrai qu'il y a tout pour la croisière. Y compris une table à cartes très correcte et un volume remarquable dans le carré. Il ne manque qu'un panneau de pont zénithal pour mieux éclairer le carré...

Le bon poste : au pied de la descente du First 260

Mais il y a aussi de bonnes surprises, comme cette descente très large et peu profonde (deux marches seulement) qui offre une facilité de circulation appréciable. Au pied de cette descente, on est toujours sous le long panneau coulissant, et l'on dispose donc de toute la hauteur que l'on peut souhaiter. A l'usage, c'est d'ailleurs le poste idéal pour un grand gabarit, qui peut converser avec le carré et le cockpit sans se cogner la tête, voire veiller sous la protection de la capote de rouf. S'il faut gagner le cabinet de toilette à l'avant, on lève le pied pour franchir le relief imposé au contremoule par la varangue principale, et on se débrouille, en l'absence de main courante, pour trouver des appuis. On peut éventuellement saisir le promontoire qui trône au milieu de la table du carré, mais il sert surtout à supporter la tête de la vis sans fin de la quille. On l'actionne avec une simple manivelle de winch pour faire pivoter la quille en arrière.

Dans le carré, on note encore ces équipets joliment fermés par des panneaux coulissants en bois, qu'on ne trouve que sur les dernières générations de First 260, la sellerie rayée marine et blanc, et les hublots de rouf ouvrants. Contrairement à l'unique hublot des WC, qui donne sur le pont mais ne s'ouvre pas... pas évident d'aérer cette zone quand le panneau coulissant de la cabine avant est fermé. On frémit rien que d'y penser, mais heureusement, le grutier vient interrompre ces sombres réflexions en frappant sur la coque. C'est l'heure de la mise à l'eau. Le temps d'admirer dans les sangles cette jolie carène aux appendices plutôt atypiques - en particulier la quille coudée dessinée pour venir au contact de la coque en position haute -, et Chalima
est déjà à flot dans la darse des Minimes.

Dès le premier essai, le Yanmar (1 GM) fait entendre sa voix pétaradante caractéristique des monocylindres. Un peu bruyant, mais il tourne comme une horloge. Nous manoeuvrons sans problème malgré les safrans excentrés, ce qui est plutôt une bonne surprise. En même temps, ce n'est pas le vent qui nous gêne... Dans les risées éparses rencontrées au bout du chenal, nous pouvons quand même vérifier que ce Spirit n'a pas oublié d'être un First. On s'en rend compte notamment au près, où le cap n'est pas ridicule du tout. On relève environ 100° au compas d'un bord sur l'autre, et le speedo - en parfait état de marche comme toute l'électronique du bord - affiche 4 noeuds dans ce vent oscillant autour de 7 noeuds. Pas si mal. La gîte est naturellement modérée, mais suffisante par moments pour que le barreur vienne s'asseoir à l'extérieur de l'hiloire à l'angulation parfaitement calculée. Suffisante aussi pour se faire une idée du tempérament un brin gîtard du First 260 dans la brise. C'est un bateau sur lequel on réduit tôt, et le précédent propriétaire de Chalima a régulièrement utilisé la troisième bande de ris qu'il a fait rajouter dans la grand-voile.

 

Cela étant dit, le 260 peut gîter : on garde un bon contrôle dans la brise grâce au double safran. La pelle sous le vent ne risque pas de décrocher. En contrepartie, le barreur ne doit pas espérer de sensations inoubliables - d'autant qu'il y a un peu de jeu dans la transmission. Au louvoyage, on apprécie à sa juste valeur le confort offert par le génois à faible recouvrement, embraqué en un clin d'oeil au piano. La barre d'écoute est placée à mi-hauteur entre les bancs du cockpit, ce qui limite singulièrement sa longueur. Le chariot est en outre bizarrement gréé, avec des coinceurs moulés dans les embouts de rail en aluminium qui coincent régulièrement sous le vent quand on voudrait qu'ils laissent filer la drosse. Du coup, on serait plutôt enclin à laisser le chariot au milieu pour se consacrer à l'écoute, voire au pataras que le barreur a presque sous la main, au niveau de la poutre arrière. Son palan quatre brins suffit amplement à incliner l'arbalète sur laquelle est frappé le pataras lui-même. Un système simple et efficace, même s'il n'offre pas une très grande latitude de réglage.

Le radeau a sa place tout près de l'eau sur le First 260

On remarque aussi, sous la poutre arrière, le logement dévolu au radeau de survie, bien placé près de l'eau et très facile d'accès. Autre bon point dans ce cockpit à l'ergonomie presque irréprochable, ces gros coffres aux poignées-cale-pieds si pratiques. Ils contiennent tout le matériel de croisière, spi et annexe compris. Ce spi qui restera dans son coffre le jour de notre essai, faute de vent. C'est d'ailleurs un spi symétrique tout ce qu'il y a de plus classique, même si la plage avant de Chalima est équipée d'un superbe bout-dehors. Etrange, mais facile à expliquer. Michel Jeauneau, le précédent propriétaire, s'est en effet offert ce bout-dehors dans le but de s'équiper d'un spi asymétrique pour ses longues croisières en équipage réduit... mais il n'a finalement jamais acheté la voile qui va avec.

Il faudra donc investir encore un peu, mais ce bout-dehors ne laissera pas indifférent un éventuel acheteur. Tout comme la capote et le lazy-bag neufs, ainsi que le gel-coat qui vient d'être rénové par les spécialistes de GR Pro Clean. La société Grassi Bateaux a mis le paquet pour rendre attractif ce joli petit croiseur qu'elle a repris lors de la vente d'un Sun Odyssey 32 d'occasion. Elle peut d'ailleurs justifier son prix, documents de reprise et factures à la clé... Ce louable effort de transparence vous incitera peut-être à craquer pour le petit hublot rond. Car indéniablement, ce Spirit a gardé un très bon esprit !

En avril 2011, First 260 Spirit (millésime 2004) cotait 19 800 €, tarif donné sans équipement ni option. Le delta entre la valeur argus et le prix de vente est de 13 700 €. Vendu 33 500 € à l'époque par un professionnel, il est plutôt bien équipé : bout-dehors, capote et lazy-bag neufs. La rénovation de son gel-coat fait partie de l'entretien courant et ne peut justifier une surcote. On pourra émettre quelques réserves quant au prix de vente, un peu au-dessus de la valeur argus.

 

Le Bénéteau First 260 Spirit en 6 points

  1. La cabine avant est éclairée par un panneau ouvrant. La couchette très étroite aux pieds fait 197 cm de long pour 135 de large aux épaules. 101 cm de hauteur sur la couchette.
  2. 160 cm de hauteur sous barrots dans le cabinet de toilette, qui offre un sérieux volume de rangement au-dessus de la vasque.
  3. Le carré est éclairé par deux hublots de rouf ouvrants et deux hublots de coque. Avec son abattant, la table mesure 117 x 79 cm.
  4. La couchette tribord est la plus grande (210 x 64), mais la bâbord fait quand même 192 cm de long (elle passe à travers la cloison avant !).
  5. Au pied de la descente (prof. 80 cm), la hauteur sous barrots est de 170 cm. Cuisine à bâbord, face à la table à cartes (75 x 54 cm).
  6. Gros volume de rangement dans les coffres profonds de 90 cm et utilisant presque toute la longueur du cockpit. Ce dernier fait 180 cm de long et offre des assises profondes (38 cm).

 

Un article rédigé par Voile Magazine, notre partenaire.

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