Autonome à bord ? Vive le taud multifonction !

Etre autonome à bord… N’est-ce pas le rêve de tout plaisancier ? Ce bimini rigide – un one-off – développé par Philippe Morvan pour un Freedom 35, de Saint-Briac-Nautic, y participe grandement.

« La création de ce bimini repose sur deux souhaits », précise Philippe Morvan, patron du ship Saint-Briac-Nautic. « D’abord, être à l’abri des intempéries quand on navigue en Manche, le terrain de jeu actuel de ce Freedom 35. Et se protéger du soleil lorsqu’il rejoindra les contrées plus chaudes, dans un avenir proche. » Voilà pour les critères, propres à n’importe quel taud ou bimini. Mais celui-ci a ceci de particulier, c’est qu’il doit permettre d’apporter une certaine autonomie à l’unité, que ce soit en eau ou en électricité. Les souvenirs les plus agréables sont généralement ceux que l’on passe au mouillage, non au port. Or, lorsque l’on est sur coffre ou sur ancre, on pompe dans les réserves du bateau. Ici, grâce à ce bimini rigide, tout est fait pour éviter ce travers et rendre l’unité autonome. Le bimini intègre donc deux panneaux solaires, des modèles souples de 135 W chacun (399 € chez Uship).

Des panneaux plus légers

« Le choix des souples par rapport aux rigides s’est fait naturellement, explique Philippe Morvan. Certes, ils sont un peu plus chers, mais ils sont surtout plus légers, ce qui évite d’ajouter du poids dans les hauts et leur souplesse permet d’épouser la courbe du bimini. » La puissance de ces panneaux devrait largement couvrir les besoins d’une unité de 35 pieds. A travers un régulateur, ils vont pouvoir alimenter un frigo et l’électronique du bord, ainsi que quelques LED ; les postes les plus gourmands en énergies. Le propulseur et le guindeau sont, eux, alimentés que lorsque le moteur est en fonctionnement. Etre autonome en électricité, c’est bien, l’être également en eau, c’est encore mieux. La surface de 4 m2 de bimini permet de récupérer les eaux de pluie à travers deux gouttières latérales intégrées. Un système de tuyau associé à une vanne trois voies suffit pour soit évacuer l’eau en cas de trop plein, soit remplir les réservoirs, après passage de l’eau dans un filtre.

Un matériau léger et rigide

En fait, on ne remplit les réservoirs qu’au moment des fortes pluies (ce qui arrive fréquemment dans les latitudes proches de l’équateur) et après une période de rinçage du bimini de quelques minutes. Le choix du matériau s’est porté sur le Dibond (un sandwich PVC entre deux feuilles d’alu), qui sert notamment pour la conception des panneaux publicitaires. Avantage : il est léger, affiche une certaine souplesse, il est pré-peint, avec une face brillante d’un côté et mat de l’autre. De plus, il est non oxydable. Il repose sur une structure tubulaire en tube inox de 32 millimètres de diamètre. Au centre du bimini, un panneau en Altuglas a été ajouté, fixé au joint-colle, afin d’apporter un peu de clarté au cockpit, tout en permettant de jeter un œil sur les voiles. Si ce système est développé pour un seul et unique bateau, il pourrait à terme s’étendre sur les bateaux de grand voyage, et plus particulièrement les catamarans dont le programme de navigation est proche de celui du Freedom 35 sur lequel a été testé ce bimini novateur.