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Publier une annonceA l'essai : Sea Ray 370 Venture
03/08/2017
Essai bateau: SEA RAY 370 VENTURE
Sea Ray n’est peut-être pas le premier chantier à monter des hors-bord sur un bateau habitable (Sunnav Gladiator 38, Luhrs 37 Canyon...), ni même à cacher les moteurs sous un capot. Et pourtant le 370 Venture est sans doute le plus innovant modèle de ce millésime, avec un concept apportant une réelle valeur ajoutée. C’est l’engouement américain pour le hors-bord (pas loin de 200 000 moteurs vendus l’an dernier sur le marché intérieur) qui a motivé la création de ce 37 pieds atypique offrant d’innombrables avantages par rapport à ses homologues à embase. Le plus significatif est la discrétion, puisqu’il est impossible de savoir si le moteur est démarré, sauf à regarder le compte-tours. Au régime de croisière, il est possible de converser sans élever la voix ou même de faire un somme dans la cabine par mer belle. L’explication est simple, le 300 chevaux Verado possède déjà sa propre isolation acoustique intégrée au capot. Elle est encore renforcée par le deuxième capot masquant les moteurs. Le défi était indéniablement de parvenir à faire respirer les six cylindres dans un espace aussi confiné. Pour ce faire, Mercury a dessiné un capot spécial avec une prise d’air forcée reliée à un conduit qui capte l’air par une grille au-dessus du liston.
La possibilité de s’échouer
Un autre avantage, lorsque les moteurs sont complètement remontés, est que l’embase se trouve hors de l’eau et à l’abri des algues et berniques.
Il est donc possible de s’échouer et d’attendre que la marée remonte ; ce n’est pas forcément le cas avec des Z-drive. La position avancée des hélices est aussi un gage de sécurité pour les baigneurs. Et le gain de poids par rapport à une paire d’in-bord essence avec embase est proche des 300 kg à puissance égale. L’encombrement réduit des hors-bord bénéficie au volume habitable et à la surface de cockpit. Le Venture est un des rares 37 pieds du marché à offrir une cabine de propriétaire pleine largeur. La suppression des passavants accentue par ailleurs la sensation de volume intérieur. Le salon avant, qui se convertit en couchage double, peut accueillir cinq convives. Le programme est simple : croisière côtière pour un couple avec deux enfants. Le vaste habitacle n’est pas cloisonné, ce qui accentue la sensation d’espace mais au détriment de l’intimité. Chacun des deux couchages est isolé par un petit rideau ; Sea Ray propose en option une cloison pour séparer la cabine arrière.
Largement inspiré du style européen
Le chantier américain semble avoir lorgné du côté des productions européennes, en particulier pour les longs hublots de coque qui illuminent la cabine. Ceux-ci sont invisibles de l’extérieur, car masqués par une bande sombre, un peu comme sur la Jeanneau NC 11. La cuisine intérieure, bien conçue, se résume à un évier, un micro-ondes et un réfrigérateur. Elle est complétée par la cuisine de cockpit qui comprend un gril, une plaque chauffante et un deuxième évier.
À la barre, le pilote est une fois de plus surpris par la discrétion des moteurs. Le Venture cabre un peu trop au déjaugeage, ce qui nuit à la visibilité pendant quelques secondes. Il faudra veiller à baisser au maximum les flaps pour limiter le phénomène. L’accélération n’est pas fulgurante, mais suffisante. Le déjaugeage s’effectue aux alentours de 4 500 tours, et la vitesse de croisière est de 27,2 nœuds à 5 000 tours... quasiment le régime maximal sur un 300 chevaux in-bord ! L’autonomie théorique à cette vitesse est de 176 milles, auxquels 10 à 15 % seront retranchés par sécurité. Étant donné le programme du bateau, le tempérament moins sportif qu’avec des embases Z-drive n’est guère gênant. On note parfois un phénomène de ventilation en courbe serrée, mais le comportement reste globalement sain et sécurisant.
EN CONCLUSION
Le 370 Venture va marquer cette année 2013, et il y a fort à parier que d’autres chantiers vont reprendre ce concept qui offre moult avantages. Sea Ray réfléchit actuellement à une version avec 2 x 350 chevaux.
Le chantier a décalé les marches d’accès au rouf par rapport à la porte de cabine : pas besoin de refermer celle-ci pour passer à l’avant.
Le passage central (0,44 m de large) facilite considérablement la circulation entre la plage de bain et le cockpit. Les moteurs Verado sont chacun cachés sous l’une des deux banquettes arrière.
Le poste de barre offre une parfaite ergonomie. Le volant est réglable et les boutons d’accessoires sont protégés pour ne pas être poussés accidentellement.