Essai semi-rigide : Parker 660 Multi, Pilothouse, Weekend

Voilà un peu plus de deux ans que le chantier polonais Parker, jusqu’alors spécialisé dans la production de semi-rigides destinés aux professionnels, est arrivé en France. Cette venue est allée de pair avec l’apparition du premier modèle, le 660 PilotHouse. Il s’agit d’un timonier dont le programme de navigation est clairement orienté vers la pêche. Le 660 WeekEnd est apparu un an plus tard, avec un niveau de confort plus élevé qui lui permet de jouer dans la cour des pêche-croisière. Enfin, dernier-né de la gamme sorti lors de la précédente édition du Grand Pavois de La Rochelle : le 660 Multi. Celui-ci était doté d’une timonerie à angles vifs et d’un énorme vivier central qui lui donnaient un air de timonier pur jus, mais sans rien de série. Comme son nom l’indique, ce 660 Multi est un bateau configurable à merci. Le futur propriétaire part de la coque nue et y ajoute ce qu’il souhaite en matière d’équipements, sous réserve qu’ils soient disponibles au catalogue. Il est ainsi possible de remplacer la timonerie par une console plus basse, ce qui fera de ce bateau un open.

Un caractère bien marqué

Chacune des trois unités possède un caractère bien marqué. De façon logique pour un bateau destiné essentiellement à la pêche, le 660 PilotHouse offre un cockpit plus grand que le 660 WeekEnd. L’aménagement de ce dernier est plus confortable et, surtout, le nombre de couchages est plus important. En matière de finitions, des efforts ont également été faits, à l’image du toit transparent qui apporte une belle luminosité dans le carré et le poste de pilotage. Avec une carène identique, il faut forcément s’attendre à des points similaires d’un modèle à l’autre, à commencer par les très hauts francs-bords (0,87 m). S’ils offrent un sentiment de sécurité depuis le cockpit en navigation ou lors des actions de pêche, ils peuvent se montrer un peu trop grands au moment d’embarquer – surtout pour les plus petites personnes. Il faudra profiter des marches des passavants pour monter à bord des 660 PilotHouse et WeekEnd. Quant au 660 Multi, mieux vaut se servir de la baille à mouillage et grimper par l’avant lorsque c’est possible. Au niveau du comportement en mer, les mêmes sensations sont retrouvées, avec plus ou moins de rapidité. À l’exception du 660 Multi qui recevait un 90 chevaux Mercury, les deux autres Parker étaient motorisés en 150 chevaux, EFI (PilotHouse) et Verado (WeekEnd). Si les 150 chevaux permettent des vitesses de pointe honorables de l’ordre de 30 nœuds, le 90 chevaux était un peu léger pour sortir le 660 Multi du résidu de houle formé au large du fier d’Ars, terrain de jeu de nos essais. En fait, ce n’est pas vraiment par la vitesse de pointe que ce 660 Multi pèche, mais par le manque de tonus au démarrage ou lorsqu’il faut se dégager d’une vague un peu grosse qui arrive de côté ou de trois quarts arrière. Côté comportement, les carènes réagissent de matière identique. En ligne droite, vagues de face, le passage est correct grâce au V de l’étrave, mais avec une petite tendance à taper lors des retombées. Au niveau du volume sonore, le phénomène de résonance, propre à tous les timoniers, est présent. En virage, la carène affiche un angle de gîte marqué, dû au V de la carène. Mais à l’arrêt ou en dérive, les trois Parker 660 restent stables. Un critère que les pêcheurs apprécieront.

EN CONCLUSION

Parker n’est pas le premier constructeur à développer plusieurs modèles sur une même carène. Il semblerait que le concept fonctionne, car il permet de toucher un maximum de plaisanciers en fonction de leurs goûts et de leurs programmes de navigation. Le chantier polonais est bien décidé à étendre cette gamme de bateaux de 6,60 mètres, puisqu’un Parker 660, motorisé en in- bord, est prévu pour la prochaine édition du Nautic de Paris. Un vrai avantage pour les pêcheurs qui veulent profiter d’un trolling-valve.

LES AMÉNAGEMENTS INTÉRIEURS

Des différences bien notables

Au niveau des aménagements intérieurs, entre les trois timoniers du chantier Parker, on est loin 
du jeu des sept erreurs.
Les différences sont bien marquées et indiquent le tempérament de l’unité. Le 660 Multi est un peu hors catégorie dans ce domaine. Son espace intérieur se limitait 
à une simple timonerie, mais 
la configuration de notre bateau d’essai n’était pas définitive. Rappelons que ce 660 Multi est une unité aménageable à la carte. Le 660 PilotHouse, premier de la série à avoir vu le jour, reste assez spartiate en matière de confort. Son programme « pêche » lui fait privilégier l’espace dans le cockpit, ce qui réduit d’autant
le volume de la cabine. Celle-ci
 se compose d’un poste de pilotage à tribord, face à une assise pour le copilote et à une petite banquette à bâbord. La couchette en léger contrebas sera à considérer comme un couchage d’appoint, avec ses 2 mètres de long pour 1,40 mètre de large. La luminosité à l’intérieur est excellente, grâce au pare-brise inversé qui lui donne un air de petit chalutier, mais le revers de la médaille est le manque d’obscurité pour dormir.

Ce n’est pas le cas du
 660 WeekEnd, où tout a été prévu pour profiter d’un maximum de confort. La timonerie plus grande permet de loger un vrai carré
 à bâbord, qui fait face à une kitchenette. Les assises sont en tissu et non plus en Skaï, et au sol un habillage de bois synthétique apporte un peu de chaleur.
 Le carré modulable permet de doubler le nombre de couchages, et il est possible d’isoler complètement la timonerie
de l’extérieur pour passer la nuit.

LES AMÉNAGEMENTS EXTÉRIEURS

Une question d’espace

Les cockpits des trois Parker possèdent évidemment des points communs, mais leurs différences restent néanmoins bien marquées, à commencer par l’espace à bord. Le 660 Multi et le 660 PilotHouse n’en manquent pas, avec un avantage pour le 660 Multi. Le cockpit du
 660 WeekEnd est logiquement plus étroit, car la timonerie est plus longue. Deux assises latérales fixées à l’intérieur des francs-bords s’ajoutent en complément des deux sièges qui enserrent le puits moteur. Une table est disponible pour profiter d’un carré extérieur. Un poste de pilotage extérieur est fixé sur le montant de la timonerie, côté tribord. Également présente sur le 660 PilotHouse, cette option s’avère très pratique pour les pêcheurs ou lors des manœuvres de port lorsque le pilote est seul à bord. D’une manière générale, les timoneries sont toutes déportées à bâbord, laissant à tribord un passavant plus large. Les trois bateaux possèdent la même disposition de coffres, une grande soute centrale entourée de deux plus petits rangements latéraux, et qui se trouvent sous les planchers agrémentés d’un antidérapant formé de pointes de diamant. Sur le 660 WeekEnd, la casquette de la timonerie revient plus sur l’arrière que sur le 660 PilotHouse. Pour ce dernier, un simple taud protège le cockpit du soleil, alors que le 660 WeekEnd reçoit un bimini complet qui peut envelopper l’ensemble. Enfin, le 660 Multi, récemment sorti des moules de l’usine, a été configuré par le chantier pour coller au mieux aux volontés des pêcheurs : un grand vivier, des mains courantes sans balcons, et une paire de rouleaux pour la remontée des filets.