100% Gratuit !
Publier une annonceA l'essai : Jeanneau Merry Fisher 705
05/08/2017
Essai bateau: JEANNEAU MERRY FISHER 705 IB
Lorsqu’elle est sortie, la Merry Fisher 705 se voulait une évolution du concept de timonier. Exit le terme pêche-promenade, aujourd’hui, on parle de pêche-croisière, mais à l’époque, cela n’allait pas soi. L’idée était de toucher une nouvelle clientèle, adepte du cabotage ou de la petite croisière côtière, mais aussi de la possibilité de taquiner le poisson. La Merry Fisher 695 vieillissant, il fallait lui trouver une remplaçante sur le créneau très concurrentiel du timonier de 7 mètres, que Bénéteau et Ocqueteau, pour ne citer qu’eux, occupaient depuis quelques années avec des unités qui jouaient la mixité pêche et croisière. Seulement, quand une carène est bonne, il n’est pas avisé de la changer, alors Jeanneau a décidé que la nouvelle Merry Fisher 705 disposerait de celle de son aînée la 695, et que les modifications se feraient au niveau du plan de pont. Casquette redessinée dans la lignée de la 655, cabine rallongée, cockpit reculé, aménagements intérieurs plus volumineux et, surtout, cockpit entièrement modulable en fonction du programme, la Merry Fisher 705 était née !
Une grande hauteur sous barrots
Si, effectivement, ses aménagements intérieurs bénéficient d’une plus grande hauteur sous barrots, notamment la partie couchage sur l’avant, leur disposition reste la même que sur l’ancienne 695. On retrouve ainsi, dans la pointe avant, le cabinet de toilette de la 695, mais cette fois doté en série d’un petit lavabo avec eau sous pression. Éclairé et aéré par un capot de pont, ce cabinet, qui pourra servir de dressing – il dispose d’une penderie –, comprend en série un point d’eau et, finalement, des WC chimiques. « Finalement », car quand nous avons annoncé au chantier que l’équipement standard nous semblait pauvre (le toit ouvrant, le petit réchaud, les WC chimiques, le balcon de cockpit arrière... étaient optionnels, ce qui s’avérait regrettable puisque ces accessoires sont indispensables sur un bateau qui se veut ouvert à la petite croisière côtière), le chantier a décidé d’intégrer dans l’inventaire standard les WC chimiques. Les couchages, au nombre de trois, sont répartis entre une couchette double installée sur tribord et une autre simple, située à bâbord, et que l’on obtient en transformant la dînette.
Des coffres peu pratiques
Des coffres à l’accès peu pratiques sont dissimulés sous les coussins des banquettes. Autre changement par rapport à la 695, la moquette en guise de vaigrage qui habillait cette partie couchage a été remplacée par un contre-moulage plus élégant, et deux hublots ouvrants, installés au niveau du rouf, apportent de la lumière et de l’air frais. Notons que la couchette double placée sur tribord peut se transformer en un carré en U, une fois son coussin central ôté. Un coin cuisine, créé dans l’optique de la petite croisière, est situé à gauche du poste de pilotage dans la timonerie et se résume en standard à un évier avec eau sous pression et à une glacière. Le réchaud à gaz ainsi que le groupe froid sont en effet optionnels. En face, le poste de pilotage accueille deux sièges qui, montés sur glissière, se règlent d’avant en arrière. La position de conduite assise est bonne, le pilote profitant d’un repose-pied et bénéficiant d’une belle visibilité de 360°.
Luminosité agréable
La luminosité ainsi que cette vision panoramique sont très agréables, tout comme les fenêtres latérales, ouvrantes. En outre, nous avons pu apprécier le grand toit ouvrant, qui n’est malheureusement pas disponible en série. Le tableau de bord est doté de l’instrumentation du moteur Yanmar, laquelle propose un cadran digital pour les tours/minute avec débitmètre à affichage digital, très pratique pour connaître sa consommation instantanée. Sont également bien pensés le vide-poches placé au-dessus du tableau de bord, ainsi que la place laissée pour l’installation électronique. Mais c’est surtout avec son cockpit que la 705 se démarque de son aînée. Tout d’abord, le portillon, lieu de passage du cockpit à la plage de bain (optionnelle), a été décalé vers le centre afin d’offrir une place plus grande dans le coin à bâbord, ce qui permettra à un pêcheur de s’y appuyer plus confortablement. À cela vient s’ajouter la possibilité de transformer le cockpit en fonction de l’activité choisie. Si vous désirez partir pêcher entre amis, rien de plus facile, il suffit de débarquer les deux banquettes-coffres qui se fixent par de simples loquets sur la partie tribord du cockpit, et d’obtenir une surface totalement dépouillée. A contrario, pour une sortie en famille ou entre amis, les banquettes en U et la table proposent un carré convivial ou, après sa transformation, un bain de soleil de bonnes dimensions.
Des passavants asymétriques
Les déplacements sur l’avant se font par des passavants asymétriques. Or, celui le plus souvent utilisé lorsque le carré est en place – à bâbord, le carré étant situé à tribord – est aussi le plus étroit, ce qui signifie que, si l’on veut emprunter le passavant le plus confortable, il faut marcher sur les coussins des banquettes. Il existe une explication à ce paradoxe, et elle est d’ordre « architectural », la présence de la baie vitrée coulissante de la cabine ainsi que celle du capot moteur ne permettant pas d’agrandir le passavant à bâbord. La baille à mouillage, enfin, affiche de belles dimensions et bénéficie d’un socle dédié au guindeau électrique. Un moteur hybride de 150 chevaux.
Une seule motorisation
La Merry Fisher 705 est proposée avec une seule motorisation, un Yanmar de 150 chevaux de la série BY. Ce moteur est un quatre cylindres à injection électronique common-rail. Modèle contemporain dans une version classique, il est doté d’un accélérateur électrique et d’une commande d’inverseur à câbles, ce qui en fait un produit hybride et économique. Côté performances, il s’est montré tout à fait à la hauteur, avec 21 nœuds en pointe avec quatre personnes à bord, un temps de déjaugeage de 11 secondes un peu long mais assez logique pour un bateau de ce type – il s’agit d’un pêche-croisière et non d’un runabout – et un niveau sonore tout à fait raisonnable. Le bateau vire à plat grâce à la présence d’une petite quille stabilisatrice qui joue parfaitement son rôle, et il fait preuve d’un passage en mer très correct. Du fait du couple de l’hélice, ses virages sur la gauche sont plus courts que ceux sur la droite. Enfin, sa carène déflecte bien et ne tape pas lors des retombées de vague.