A l'essai : Rhéa 730 IB Rhéapala

« Monsieur, vous avez la Rolls des pêche-promenades, mais je n’ai pas les moyens de me l’offrir. » Voilà le type de remarque récurrente qui a poussé Bertrand Danglade, fondateur de la marque Rhéa, à compléter son offre de timoniers haut de gamme par un modèle premier prix. Commercialisé début 2011, le 730 Fishing est proposé autour de 80 000 € avec une motorisation unique en in-bord Nanni de 200 chevaux, un tarif séduisant – pour un Rhéa – qui permet à une nouvelle niche de clientèle d’accéder au rêve. Ce modèle bénéficie d’un tarif encore plus attractif dans sa version hors-bord (voir essai 730 Fishing HB dans ce numéro), qui représente environ 40 % du volume des commandes.

Pack d’options
pour gain de confort

Moins cossu que ses prédécesseurs, ce 730 Fishing a su préserver le charme d’une silhouette rétro qui fait l’identité de la marque et lui confère une élégance à part sur son segment. Certains lui reprocheront un habitacle un peu trop dépouillé.

Pour répondre à une clientèle en quête de confort – sans pour autant grever le budget –, Rhéa a pris l’initiative de proposer un ensemble d’équipements optionnels sous l’appellation Rhéapala. Cette série spéciale, facturée moins de 10 000 €, présente un bel habillage de coque couleur ivoire et flanqué d’un bandeau bleu. Au niveau du cockpit, elle comprend deux bancs latéraux et escamotables en iroko. La timonerie reçoit la dotation la plus généreuse, avec un carré composé sur bâbord d’une table rabattable et d’une banquette-coffre, et, sur tribord, d’un meuble de cuisine équipé d’un réchaud, d’un évier et d’un réservoir d’eau de 50 litres. Enfin, un capot vient couvrir la descente de la cabine et fera volontiers office de table à carte. Ainsi configuré, le bateau offre davantage de polyvalence et permet d’envisager des escapades prolongées sur deux ou trois jours. La pêche reste le programme de prédilection de ce 730 Fishing. Les amateurs apprécieront la possibilité de circuler autour de la timonerie, ou encore la porte latérale qui permet d’accéder directement au poste de pilotage. La pièce maîtresse est évidemment le cockpit qui présente un terrain de jeu dégagé de plus de six mètres carrés. Son plancher singulièrement bombé dissimule de volumineux bacs à poisson qui ceinturent la cale moteur. Rhéa gratifie le tableau arrière d’une commande de gaz doublée sur l’arrière, laquelle est associée à une manette trolling valve afin d’affiner le régime de traîne.

Stable à l’arrêt, doux en navigation

En navigation, le comportement de ce 730 Fishing IB est bien plus prévisible que son homologue hors-bord avec, lui aussi, son lot de qualités et de défauts. Le confortable passage en mer formée, la stabilité générale, la possibilité d’échouer et une consommation de gasoil raisonnable aux bas et moyens régimes figurent parmi les points forts de l’unité. Les deux principaux bémols portent sur une insonorisation de la cale moteur nettement perfectible et sur le manque de maniabilité – symptomatique des bateaux en monomoteur à ligne d’arbre – lors des manœuvres au port.

Le poste de pilotage comprend un siège enveloppant muni d’une assise relevable. La porte latérale offre un accès direct sur le passavant tribord. 

Abrité par une casquette, l’accès principal à la timonerie se fait par la baie coulissante. On remarque l’aspect bombé du plancher de cockpit qui s’avère assez déroutant. 

Ce 730 Fishing démontre de belles qualités marines en termes de passage et de stabilité. Les accélérations du 200 ch Nanni sont franches, mais la vitesse de pointe plafonne à 22 nœuds.